Redécouvrir la capitale avec les orgues de Paris

Redécouvrir la capitale avec les orgues de Paris


June 5th, 2023

Il n’est pas nécessaire d’être un fin connaisseur ou un expert pour apprécier les beaux objets et la musique. Si tel est votre cas, vous apprécierez probablement de découvrir les principales orgues de Paris. Saviez-vous, d’ailleurs, que la capitale possédait la plus grande collection d’orgues au monde, avec près de 300 modèles ? Découvrez alors les orgues de Paris, ces instruments qui ont résonné et résonnent encore aujourd’hui dans les temples, les églises et les plus belles salles de la capitale.

L’orgue de tribune de l’église Saint-Louis-en-l’Île

À seulement 7 minutes en métro depuis l’hôtel de la Cadet résidence, dans le 4ème arrondissement de Paris, l’église Saint-Louis-en-l’Île a l’honneur d’abriter le dernier orgue construit dans une église. S’il n’a pas donné de la voix depuis 1976, il a repris son activité en 2005, suite à son remplacement. Avant lui, on y trouvait un orgue du XIXe siècle, qui lui-même remplaçait un orgue du XVIIIe siècle.

Ce nouvel orgue, construit à l’initiative de la Ville de Paris, est le fruit du travail du facteur d’orgue Bernard Aubertin. Il lui aura fallu 30 mois de conception pour offrir à l’église l’instrument baroque que vous pouvez aujourd’hui admirer dans l’église.

L’orgue de tribune de l’église Saint-Philippe-du-Roule

Dans le 8ème arrondissement de Paris, à 15 minutes de métro de la Cadet résidence (ligne 9), vous aurez la chance d’admirer la dernière restauration d’orgue en date, dans l’église Saint-Philippe-du-Roule.

Cet édifice religieux a la chance d’accueillir en son sein un orgue depuis 1799, soit seulement 15 ans après sa construction. Ensuite, tout au long du XIXe siècle, de nombreux facteurs d’orgues interviendront pour remettre en état et modifier l’instrument :

  • Remise en état, en 1809, par Dallery ;
  • Augmentation, en 1834, par Abbey ;
  • Reconstruction, en 1861, par Merklin.

La dernière reconstruction date de 1903, et a été dirigée par Charles Mutin, le facteur d’orgues successeur d’Aristide Cavaillé-Coll. Enfin, la dernière restauration a eu lieu en 2020-2021, où l’instrument a été entièrement dépoussiéré, avant d’être réaccordé.

Le grand orgue de l’église Notre-Dame d’Auteuil

Dans le 16ème arrondissement de Paris, se dresse la prestigieuse église Notre-Dame d’Auteuil. Cet édifice religieux, inauguré en 1892, s’est vu installer un orgue dès 1885, avant même la fin de sa construction, par le facteur d’orgues réputé, Aristide Cavaillé-Coll.

Plus tard, d’autres facteurs d’orgues interviendront pour maintenir la beauté et la fonctionnalité de l’instrument. C’est en 1930 qu’il subit les plus grosses modifications, avec un passage de deux à trois claviers et l’électrification du mécanisme. Ces travaux ont fait de ce grand orgue un modèle d’instrument néo-classique témoignant de l’évolution de la facture d’orgues. Si le style très personnel d’Aristide Cavaillé est un peu dénaturé, ces modifications ont fait toute la particularité du grand orgue de l’église Notre-Dame d’Auteuil.

Au fil des ans, l’orgue centenaire a commencé à montrer des signes de fatigue, et la restauration est envisagée dès 2012. Les travaux ne commenceront qu’en 2016, après avoir récolté le budget nécessaire auprès de la paroisse, de la mairie d’arrondissement et du département des édifices culturels et historiques.

Si sa restauration est aujourd’hui terminée, les travaux dans l’église nécessitent de le protéger et le couvrir, il n’est donc, à ce jour, toujours pas visible par le grand public.

L’orgue de tribune de l’église Saint-Merry

Situé à 10 minutes de métro de la Cadet résidence (ligne 7), l’orgue de l’église Saint-Merry sera le prochain à subir une restauration complète.

Édifiée au XVIe siècle à la place d’anciennes églises et chapelles, l’église Saint-Merry (ou Saint-Merri) dispose d’un orgue depuis sa construction. Au départ, il est composé d’un seul clavier, et d’une dizaine de jeux. En 1647, un facteur d’orgue intervient pour l’agrandir, et l’instrument compte alors trois claviers et 32 jeux. Deux cents ans plus tard, un quatrième clavier est ajouté.

Au XVIIIe siècle, l’orgue de tribune passe entre les mains du célèbre facteur d’orgues François-Henri Clicquot, et tout est reconstruit. Seule la tuyauterie et les meilleurs éléments sont conservés, et l’instrument possède alors 4 claviers et 37 jeux.

Au XIXe siècle, c’est enfin Aristide Cavaillé-Coll qui intervient sur l’instrument de Saint-Merry, où il procèdera au renouvellement du pédalier et des claviers, et ajoutera une machine pneumatique pour améliorer le toucher de l’orgue.

Durant le XIXe et le XXe siècle, les restaurations se poursuivent, avec l’intervention de Merkley, Abbey et Victor Gonzalez.

Au final, l’orgue de tribune de l’église Saint-Merry est le résultat d’un savant mélange des différentes touches personnelles de plusieurs facteurs d’orgues. L’objectif de la prochaine restauration, qui durera 3 ans, sera d’épurer tout cela, pour se rapprocher au mieux de l’état Gonzalez de 1947.

Le célébrissime orgue symphonique de la cathédrale Notre-Dame de Paris

Il est impossible de parler des orgues de Paris sans évoquer le grand orgue de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Inscrit profondément dans l’histoire des orgues, cet instrument majestueux a pris place dans l’édifice religieux dès 1198. Depuis, de nombreuses modifications et améliorations ont été apportées par de multiples facteurs d’orgues. Et s’il a longtemps été un exemple de la facture d’orgue classique, l’intervention d’Aristide Cavaillé-Coll le transforme en orgue symphonique monumental.

La dernière grande restauration date de 2014. On découvre alors un orgue de 5 claviers, 115 jeux et 7 952 tuyaux.

Heureusement, l’incendie de la cathédrale, en 2019, n’aura pas de conséquence sur l’orgue, aujourd’hui classé monument historique. En revanche, il a fallu entièrement le démonter, pour pouvoir procéder aux travaux de restauration de Notre-Dame.

En savoir plus sur la fabrication et la restauration des orgues

La facture d’orgues, comme bien des fabrications d’instruments, nécessite un travail méticuleux, afin d’assurer la qualité de l’instrument à vent sur le plan sonore. Mais c’est aussi un travail artistique, car les orgues sont aussi des objets à la beauté majestueuse.

La fabrication d’un orgue classique, comme celle d’un grand orgue de tribune, nécessite l’intervention de plusieurs corps de métier :

  • Les ébénistes et menuisiers construisent le châssis et le buffet, mais ils peuvent aussi ajouter des sculptures en bois pour orner l’instrument ;
  • Le facteur d’orgue confectionne les tuyaux selon les tonalités souhaitées. Ceux-ci peuvent être en plomb, en bois ou en étain ;
  • Le tanneur et le maroquinier travaillent le cuir et les peaux pour former toutes les pièces qui assurent l’étanchéité du circuit d’air ;
  • Le facteur d’orgue intervient à nouveau pour accorder l’orgue. À cette étape, toujours très longue, des organistes peuvent venir aider le facteur d’orgue, pour jouer sur l’instrument et ainsi améliorer l’harmonisation.

Si vous êtes amoureux des beaux objets, et plus encore de la musique, vous ne pourrez qu’être séduit par la découverte des orgues de Paris. Pensez alors à réserver votre chambre à la Cadet résidence, pour vous rendre rapidement sur tous les plus beaux sites de la capitale.

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